Une homélie est un commentaire de circonstance prononcé lors de la messe, après la lecture de l'Évangile,
dans plusieurs confessions chrétiennes :
le catholicisme, le christianisme orthodoxe, le luthéranisme et l'anglicanisme.
Le mot est devenu synonyme de
« sermon ».

Homélie du 9 mai 2024. Ascension
 
Comment comprenons-nous que Jésus est monté au Ciel ? Dans le récit des Actes des apôtres, Luc essaie d’expliquer la séparation entre Jésus et ses apôtres, car l’Ascension est  le récit d’un abandon pour d’autres retrouvailles, et qui nécessite une transformation ! Les disciples ont dû se séparer deux fois de Jésus : la  le Vendredi-Saint et  après les apparitions pascales. Ce fut pour eux un double deuil. Il me semble pouvoir lire dans ces séparation la situation de nombreux croyants d’aujourd’hui, qui risquent de percevoir Jésus toujours plus lointain, ou pire encore : de les abandonner (je pense aux chrétiens d’Orient). Quand on était enfant, Jésus nous semblait proche et concret. Puis l’adolescence apporte les premiers doutes pour plusieurs raisons : la confrontation avec les technologies comme le portable, la rencontre avec les autres religions, la découverte d’autres priorités. Si on a de la chance de conserver un peu de foi, les tempêtes ne manquent pas : la confrontation avec le mystère du mal et de la souffrance. Tant de chrétiens sont déçus ou amers, parce qu’ils se sentent en minorité. En conséquence, on peut se demander si l’expérience de la foi ne risque pas aujourd’hui de devenir plus invisible comme le Christ monté au Ciel. Les disciples, comment ont-ils donc vécu la séparation d’avec Jésus ? Nous découvrons que cette absence ne débouche pas sur un vide, mais sur une transformation. Avant tout, la foi se transforme, parce que la force de Jésus grandit avec le temps qui passe, au lieu de diminuer. Avec St Luc, nous pouvons dire que Jésus est le Christ, annoncé par les prophètes, qui meurt et ressuscite. Il est le Fils, il s’élève vers le Père pour siéger à sa droite, il est le Seigneur qui réalise le Règne de Dieu. Aujourd’hui, nous avons entendu un passage de la lettre aux Ephésiens. Il s’agit d’un texte des communautés chrétiennes ayant déjà acquis une certaine maturité et dans laquelle cette croissance progressive de la foi est particulièrement claire. L’auteur perçoit Jésus comme un être divin qui vient du Ciel et qui retourne au Ciel, et qui est capable d’offrir aux hommes des dons précieux. Et par ces dons, Jésus nous aide à accomplir notre mission et à tendre vers la perfection. Et de cette perfection, Jésus lui-même est la mesure idéale. L’évangile de Marc renforce cette idée de progressive croissance de la foi, quand l’évangéliste dit : « Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Evangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient ».
En résumé, il est vrai que Jésus devient toujours plus invisible, mais la foi en lui ne se perd pas, elle devient même toujours plus forte et transforme les disciples en une communauté courageuse et active. Nous aussi, nous ne devrions pas permettre que les difficultés de la foi nous éloignent de Jésus. Apprenons des apôtres à les vivre comme l’occasion d’une transformation. Nous devons reconnaître que même pour les apôtres, ce ne fut pas facile. Nous voyons leurs difficultés, par exemple quand ils scrutent le ciel avec nostalgie, bloqués dans la sensation de se sentir orphelins. Aussi, quand ils parlent avec le Ressuscité, il y a une certaine ambiguïté : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? » Pour Jésus, le chemin est encore long, mais eux voudraient déjà voir ce règne.  Et Jésus leur explique alors que le Père a un projet différent, que pour lui les résultats immédiats ne sont pas sa priorité. On voit les disciples qui, d’un côté sont capables de faire évoluer leur foi, et de l’autre ont de la peine à accepter les rythmes de Dieu : c’est bien humain !La réponse de Jésus est  pleine de sagesse et d’espérance. Il ne demande pas aux disciples de changer immédiatement le monde ou d’imposer ses lois à tous. Le rôle du disciple est beaucoup plus modeste et serein : d’être simplement témoin de l’Evangile. La lettre aux Ephésiens nous montre comment s’est organisé le témoignage à travers les nombreuses vocations : apôtres, prophètes, évangélisateurs, pasteurs et ceux qui enseignent. Il n’est demandé à personne de résoudre sur le champ les problèmes de l’humanité. La conversion et le pardon sont simplement à annoncer, et non pas à imposer. C’est comme si Jésus mettait l’importance non pas sur les stratégies ou sur le pouvoir de l’Eglise, mais sur la beauté de l’Evangile et sur la liberté de celui qui le reçoit. Finalement, après l’Ascension, les apôtres s’en retournent transformés. Ils sont prêts à recevoir les dons de l’Esprit. Ils ont vécu l’Ascension de Jésus, non seulement comme séparation, mais comme une transformation. C’est une foi sereine. Elle ne se lamente pas de la lenteur du Royaume. Elle ne se sent pas impuissante. C’est une foi qui sait que tout est dans la main du Père, et que le message d’amour du Christ est si fascinant, qu’il gagnera des cœurs, comme les nôtres, sans propagande, mais à travers les paroles et les gestes de tant de témoins sincères. L’évangélisation en effet, doit toujours prendre pour modèle le témoignage, mais jamais la propagande ni le pouvoir, ou une réaction hystérique. Cela nous donne une grand liberté : « vous recevrez alors la force de l’Esprit-Saint , nous dit Jésus, et vous serez alors mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre ». Seulement témoins ! Pour le reste, c’est son affaire !
P.Georges
 
 

Homélie du 5 mai 2024
 
 
Quelques heures avant de mourir, selon St Jean, Jésus confie à ses amis la vision qu’il se faisait du « plan de Dieu sur le monde », le sens qu’il donnait à sa vie et à sa mort. Cet extraordinaire page de St Jean est un hymne à l’Amour. Ce mot « aimer », « amour », « ami », y est répété 11 fois. Conjugué avec le mot « commandement » ; et pour Jésus, la joie de l’Aimé, c’est de faire la volonté de celui qui l’aime. On ne peut pas ne pas être frappé par le « mouvement » qui circule dans cette page : c’est une sorte de danse intérieure, des refrains concentriques qui apparaissent, disparaissent et reviennent. Des vagues déferlantes. Une cascade qui descend de là-haut, de Dieu finalement, et qui remonte vers sa source. Au cœur de cette révélation, il y a cette « JOIE ! » « je vous ai dit tout cela pour vous partager ma joie, et que vous soyez comblés de joie ! » Pour nous, souvent, le mouvement de l’amour s’arrête à la solidarité entre frères, ce qui n’est déjà pas si mal ! Il faut que les couples, les familles, les races s’aiment !  Pour Jésus, cela va encore bien plus loin : il y a une double verticalité qui traverse l’être humain, à savoir que l’amour vient d’en-haut, de Dieu. Et cet amour est fait pour retourner en haut, vers Dieu. Il faut, pour Jésus, qu’il y ait le plus grand nombre qui deviennent ses disciples. C’est-à-dire qui deviennent des êtres conscients de ce qui se joue quand nous aimons les autres sur notre terre : il nous faut y reconnaître Dieu et l’aimer. Et nous voyons Jésus réclamer cet amour : soyez fidèles, demeurez dans mon amour, soyez mes amis. L’être humain est capable, non seulement de vivre cette grande énergie d’amour, mais de savoir d’où elle vient, et où elle va, pour en rendre grâce à la source. Alors la boucle s’achève. Le grand mouvement parti du Père, est remonté à sa source, et nous contemplons, en ce beau raccourci donné par St Jean en ce passage d’évangile, la vision que Jésus se faisait de notre humanité : une humanité aimée de Dieu, d’un Dieu Père ; une humanité de frères ; un groupe de disciples, une Eglise, qui reconnaît l’amour du Père pour tous ! Enfin, la joie de Jésus, c’est d’être aimé, d’être aimé du Père, et c’est aussi d’aimer, d’aimer ses frères. Quelques soient les difficultés de notre propre existence, la joie c’est ce qui doit donner sens à notre vie, à notre foi ! C’est la joie pascale qui a traversé ce temps de Pâques et qui doit se continuer par toute notre vie !
 
P.Georges
Homélie du 12 mai 2024

Je m’arrête un instant sur l’événement de l’entrée de Mathias dans le groupe des apôtres, après la mort de Judas. Je crois que ce qui fait le dynamisme et la contagion de la première communauté chrétienne, c’est d’avoir osé relever les défis posés par sa croissance, sans nier les questions polémiques, en particulier quand on a voulu proposer l’évangile à tous, à s’ouvrir aux païens, sans faire du prosélytisme, mais pour ne laisser personne indifférent à la foi au Christ, pour susciter une adhésion qui est toujours une conversion. Que dire de ce « tirage au sort » comme modèle d’élection ? C’était la dernière étape d’un long parcours de discernement. Il a fallu que les candidats soient d’abord des fidèles compagnons du Christ, depuis son baptême jusqu’à l’Ascension, la prière de la communauté, et  la prise de conscience que la place laissée par Judas, soit remplacée. Il y a à la fois une responsabilité de la communauté appelée à discerner, et en même temps une dépossession qui honore celles et ceux qui ne font pas de cette élection une promotion personnelle, mais un service à accueillir avec beaucoup d’humilité et de disponibilité. Il y a matière à réflexion dans notre façon de vivre en paroisse, dans notre façon de faire « Eglise », et de répartir les différents services qui existent, et les ministères nécessaires à faire grandir l’Eglise, dans l’EAP, les conseils, la catéchèse, les chorales, les différents mouvements. Je reviens à l’évangile. « Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son Amour atteint en nous sa perfection ». Dieu est Celui qui fait de l’Amour donné et reçu, le signe le plus fort de ce qu’Il est : aimé et être aimé ! entre nous, dans nos familles, sur nos lieux et nos milieux de vie, même sur les lieux de souffrances ! Dieu est Celui qui se révèle pleinement dans le visage de Jésus, et qui donne à chacun cette promesse inouïe de la Résurrection qui sera semblable à la sienne ! Le Christ nous invite à rester fidèles à Sa Parole pour vivre dans la Vérité.  « Je parle ainsi, dit Jésus, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés ». Les chrétiens grincheux ne sont jamais des chrétiens heureux. La joie est le véritable diapason de l’Evangile. Encore faut-il qu’il sonne juste. Il faut souvent aller jusqu’au fond de notre cœur pour y trouver cette joie dont parle Jésus. On rejoint alors la vérité de notre être, de ce pour quoi et pour qui nous vivons : « être du monde sans être du monde », dit Jésus. Cela veut dire qu’il ne s’agit pas de fuir notre monde, mais d’y discerner les signes d’Evangile : dans nos familles, comme elles sont, dans ces groupes d’enfants et de jeunes dans la catéchèse, auprès de celles et de ceux qui demandent de célébrer leur mariage chrétien, de faire baptiser leur enfant, auprès de ceux qui accompagnent les souffrants de toute sorte de notre monde : tant de pierres d’attente du souffle de Dieu en nos vies ! A quelques jours de la Pentecôte, je nous souhaite de vivre cette disponibilité de cœur , d’esprit et de corps, en demandant la venue de l’Esprit-Saint. Une vie sans l’Esprit de Dieu est comme une vie sans respiration, éteinte parce que sans souffle. Et Dieu sait si le pire des manques pour un être vivant, à plus forte raison pour un malade, c’est la peur d’étouffer, c’est le manque d’air et de respiration. Que chacun se sente rejoint pour faire un pas de plus sur le chemin qui conduit au bonheur, au vrai bonheur, celui d’aimer et d’être aimé ! Rien de ce qui est humain n’est étranger à Dieu ! Toute vie, quelle qu’elle soit, peut être transfigurée quand se vit le souffle de l’Amour, qui est Celui de l’Amour de Dieu. Je souhaite à chacun de nous une vie au plein souffle de l’Evangile !
 
P.Georges

A la Une

Homélie de notre Paroisse
à lire et à télécharger ici




Agence Immobilière
partenaire


 
 
"En Marche N°74"



0806 700 772











La sainte Tunique


Aide aux personnes
âgées





 
Père Georges Arnould 03 83 21 52 50
MAIL

Réunion visio